Elle est particulièrement difficile, après une réplique de magnitude 7 (mais d’épicentre plus proche) le 12 mai et d’autres encore (la dernière le 11 juin).Si les dégâts avaient été modérés lors de la première secousse, de nombreuses maisons fragilisées par celle-ci n’ont pas supporté la deuxième grosse réplique et la quasi totalité des maisons est inhabitable;

les écoles ont été très endommagées, celle du hameau de Lop rasée et l’école se fait sous des bâches;

le toit du dispensaire a été traversé par une grosse pierre ;

le pont est intact mais ses fondations sont sous la menace de rupture de la digue naturelle du lac Imja au pied de l’Island Peak.

Les habitants vivent sous des bâches de mauvaise qualité qui ne résisteront pas à la mousson ou sous leurs serres à tomates. Par ailleurs ils sont exposés aux glissements de terrain du fait de la pénétration de l’eau dans les fissures, dans des terrains particulièrement pentus. Ils sont inquiets pour leurs cultures et leurs chemins…

Ils sont aussi très touchés psychologiquement, par les destructions de leurs biens mais surtout par la crainte constante des répliques dont on leur annonce qu’elles seront fréquentes pendant un an.

Que pouvons-nous faire pour eux ?

En premier lieu, leur dire que nous pensons à eux; c’est sans doute ce dont ils ont d’abord besoin.

Nous avions sous-estimé la détresse qui a succédé à la relative euphorie d’être en vie juste après, mais les répliques ont entamé leur moral. Des lettres telle que celle qui émane de notre association, leur disant ce que nous allons faire, peuvent leur apporter un peu d’espoir. Nous espérons pouvoir nous y rendre en octobre (cela n’est pas possible pendant la mousson) pour leur témoigner notre amitié et notre soutien. L’activité touristique, principale source de revenu de ces villages du Khumbu a subi une baisse considérable (destruction des lodges, nombreuses annulations …), et reprendre les treks est aussi un moyen de les aider et de leur montrer que l’on ne les oublie pas.

Continuer à récolter des fonds pour aider à la reconstruction : en premier lieu les bâtiments publics tels que les écoles, que nous avons le devoir de reconstruire selon les normes antisismiques (elles pourraient de plus servir d’abri en cas de nouvelle catastrophe). Les maisons, en essayant aussi d’appliquer ces normes et en en supportant le surcoût ; nous sommes en contact avec une fondation qui aide à la reconstruction en utilisant à 90 % les débris, formant les villageois à ces techniques et impliquant les maç̧ons et charpentiers locaux. Cette reconstruction prendra 3 ans environ. Pendant ce temps un abri provisoire de bonne qualité est nécessaire : ce sera notre dépense initiale.

Bien sûr, le dispensaire doit être réparé et pouvoir continuer à fonctionner. Il faudra aussi penser aux dommages subis par les cultures, les chemins, les terrasses. Pour l’instant ils ne sont pas trop inquiets pour la nourriture, vivant beaucoup en autarcie, mais ils auront sans doute besoin de semences, d’outils …

L’ampleur et la durée de la tâche dépasse de loin nos possibilités ; nous allons renforcer notre coopération avec les autres associations qui interviennent à Basa afin d’optimiser notre aide.

Fidèles à nos pratiques, nous tiendrons nos donateurs au courant de l’utilisation de ce fonds et de l’avancée de la reconstruction.